Barjac et la Fondation Kiefer

Organisateur : Christian Favre de Thierrens

Étaient présents :

Bigonnet (26-09) - Bonnefoy (26-09) - Chevrant-Breton (29-09) - Fabre (10-10) - Favre de Thierrens (25-09)- Génin (25-09) - Grua (05-10) - Ladevèze (27-09) - Laplane (25-09) - Maincent (25-09) - Mesrobian (25-09) - Morieux (27/09) - Pairet (25-09) - Pousse (02-10) - Rogier (01-10) - Saliège (25-09) -  Taylor (27-09)

 

Reportage photos : Michel Bonnefoy

 

 

Reportage écrit de Michel Pousse

Barjac puis visite de la Fondation Anselm Kiefer

 

Nous partimes 18

Et sans aucun renfort

Etions toujours 18

En revenant au port .

 

NB : Port Mac Do pour être précis.

 

          C'était le 19 octobre de l'an 2023.

 

Nous nous transportâmes jusqu'à Barjac tout en écoutant l'interview sur France Inter de Mr KIEFFER interrogé le jour de notre visite( coïncidence étonnante) Bien arrivés nous fîmes la connaissance de l'archiviste paléographe de la cité Mr De...qui allait être un excellent guide !

 

La visite du Château et l’histoire de la ville de Barjac : tel était le titre du Film.

 

Ce n'était pourtant pas gagné. En effet , Mr De…était pré-agonisant, la peau du visage luisante d' un homme fébrile covidé ou plus simplement grippé, la barbe de 3 jours , les lunettes de soleil posées sur ses cheveux brillants , le cou entouré d'une écharpe douce et réconfortante: il marchait lentement d'autant plus essoufflé qu'il avait une bedaine digne de celles d'un Falstaff ou d' un Obélix : il toussait, que dis-je, il éructait , postillonnait projetant alentour des millions de bactéries telles les millions de graines de tournesols que nous allions découvrir sur les tableaux de Mr Kiefer l'après-midi. En un mot nous étions prêts à appeler le 15.

 

Et pourtant, tel un moteur diesel du siècle dernier, démarrant doucement, il atteint finalement un régime de croisière tout à fait suffisant, entre deux quintes de toux et se révéla passionnant. Le fil rouge fut curieusement le cinéma : en effet il ne répondait pas à certaines questions attendant que nous soyons au cinéma.

 

Nous étions donc dans le château des Grimoard de Beauvoir du Roure qui jamais ne purent obtenir de passeport et donc aller à l'étranger vu la longueur de leur nom ne pouvant tenir dans l'endroit prévu (blagounette un peu facile, nous en convenons volontiers ). Néanmoins ce furent des gens assez ouverts pour ne pas perdre leur château à la Révolution.

 

Dans la bibliothèque le conférencier nous demanda de nous transporter l’année de notre CM1 ( 8eme pour nous) pour découvrir spontanément le dormeur du Val peint par Mr Kiefer : en effet c'est la seule façon de

le trouver dans l'herbe : sinon pour les plus vieux , il faut des explications dont nous eûmes bien besoin.

 

On monta d’un étage et là nous décrivant une borne milliaire romaine, pesant au bas mot 300 kilos il s'approcha nonchalamment d'elle en souriant et la SOULEVA sans aucun effort avec un sourire madré . Mystère !!!!

 

Dans une vaste chambre à coucher, il nous décrivit l’anti-chambre des Commodités et les commodités ce qui a tout de même plus d'allure que les chiottes de Vladimir P.

 

Nous arrivâmes dans la salle de cinéma : où enfin, tous assis, les questions différées ( à propos des consuls, des Foires, des guerres de religion, de l’économie etc...)trouvèrent une réponse. Il nous raconta entre autre la première rencontre entre le maire (depuis 33ans) et Mr K. parlant de leur passion commune pour Rimbaud et Mallarmé sans oublier Djack ,le fringant ministre de la culture de l'époque qui avait proposé à Mr K. de s'installer à Barjac. Arriva l’heure de sustenter nos neurones. Plus simplement l’heure de la pause déjeuner.

 

La Pause déjeuner :

     Ce fut au Bistrot des amis.

 

L'aubergiste tatouée comme un joueur de rugby maori All Black, et coiffée d'une choucroute rousse nous servit un copieux déjeuner qui aurait entrainé certainement ,un long moment de méditation transcendantale s'il n'y avait eu la suite immédiatement .

 

Et donc la suite immédiatement.

 

Nous reprenons nos chars pour "gagner" la Ribaute (lieu de la Fondation) où nous accueille une belle femme juste un peu moins jeune que jeune ayant la beauté de la quarantaine . Certains des visiteurs notent un détail dont nous reparlerons.

 

Elle accueille 1300 ans d’histoires divisées par 18 : il n'y a que des hommes !!!!! Qu’importe, elle n'est pas intimidée, donne la consigne de ne pas photographier et connait si bien son sujet que l'écouter est un plaisir tout en découvrant ce qu'elle explique et décrit .

 

Tout d'abord la splendide magnanerie dont la cour est traversée par un énorme tuyau rouillé, incongru à 10 m de haut , long de 50 m : puis ,descendant derrière l’immense bâtisse , nous découvrons les cubes de chantier en béton ,empilés les uns sur les autre jusqu'à 25 m de hauteur , puis dans des hangars les robes blanches de femmes ou de derviche tourneurs , sans torse ni tête, remplacées par du fil de fer barbelé ou des volumes en verre : puis ce sont les tunnels et les colonnes souterraines évoquant la basilique citerne d'Istanbul , les tableaux gigantesques entre 8 m sur 6 et 15 m sur 8 si tristes et beaux à la fois.( vignes sous la neige , constellations , tournesols morts , projections de milliers de graines de tournesols sur certains tableaux ).

 

Plus loin, les livres en plomb (plomb provenant de la cathédrale de Cologne), les sculptures en plomb aussi d'avions ,de sous-marins et aussi d' un porte avion , avec ses petits Messerschmitt. On rappelle que Mr K. a toujours souhaité rappeler en tant qu’allemand à ses compatriotes allemands le passé nazi longtemps occulté de l'Allemagne et s'est pour cela, fait prendre en photos faisant le salut nazi devant différents monuments européens, dans les années 80 ce qui provoqua et laisse encore un certain malaise d'autant que cela contribua à sa notoriété .

 

Nous arrivons à la fin de la visite et souvenez-vous que notre belle guide avait une particularité. C'était en fait une voussure abdominale et bien sûr se posait la question d'un heureux évènement à venir. Pendant la visite, l'un des participants demanda à un autre son avis : cet autre regarda, discrètement, la jeune femme et répondit" Je ne pense pas : elle n'a pas de gros tétés".

 

Mais évidemment, un romantique ne put s'empêcher de lui poser directement la question à la fin de la visite et elle répondit au curieux avec un sourire charmant : "L'heureux évènement : c'était il y a 3 mois " . Le curieux s'en alla l'oreille basse pour rester dans les hauteurs. FIN